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AROMA : un doux parfum de produits locaux flotte sur nos régions

Dernière mise à jour : 15 mars

Trop de carottes d’un côté de la frontière, et pas assez de tomates de l’autre… Et si l’autosuffisance alimentaire dans les territoires de la Grande Région passait par une meilleure gestion des flux entre l’offre agricole territoriale et la demande? C’est à partir de cette idée qu’est née AROMA, la première plateforme transfrontalière de mise en relation entre les acteurs du secteur de l’agroalimentaire et de la restauration collective au sein de la Grande Région. Un projet INTERREG mené conjointement par 23 acteurs transfrontaliers, dont CELL.

Agriculteur récoltant sa production de fraises sous une serre de jardin
Copyright photo : Freepik.com

AROMA, c’est un peu le site de rencontres qu’il manquait pour augmenter la part de la consommation de produits locaux dans les zones transfrontalières et avancer dans le processus de transition alimentaire de notre belle Grande Région. Mais comment un site de rencontres peut-il accélérer la transition alimentaire ?


Imaginez la situation. Paul*, directeur d’un service de restauration collective au Luxembourg aimerait proposer à ses clients des menus confectionnés avec des produits locaux de qualité. Pendant qu’il cherche des solutions d‘approvisionnement, de l’autre côté de la frontière, Amandine*, agricultrice en Moselle Est, propose à la vente des paniers de produits frais destinés à des services de restauration collective. Quelques kilomètres seulement séparent Paul et Amandine, et alors qu’ils auraient grand intérêt à devenir partenaires, ils ignorent totalement leurs existences respectives… C’est là qu’intervient AROMA.


Un facilitateur pour booster l’alimentation locale


AROMA (Approvisionnement régional organisé pour une meilleure alimentation) s’inscrit dans une démarche transfontalière globale pour repenser les modes de production et de consommation au sein de la Grande Région, en France, Allemagne, Belgique et au Luxembourg. « La démarche d’AROMA n’est pas de devenir un énième intermédiaire, mais plutôt de jouer le rôle de facilitateur pour mettre en relation des acteurs de la Restauration Hors Domicile (RHD) avec des acteurs des filières agroalimentaires, qui n’habitent pas dans le même pays mais partagent les mêmes intérêts et les mêmes valeurs », explique Jacques Mansuy, coordinateur d’AROMA pour CELL.


Agriculteurs, producteurs, grossistes, restaurateurs, traiteurs, petites épiceries, cantines, communes, etc., tous ces acteurs de la Grande Région vont pouvoir bénéficier de l’accompagnement d’AROMA pour se fournir en produits issus de l’agriculture locale et privilégier les circuits courts, plutôt que d’importer des fruits et des légumes même bio qui ont traversé la planète…

Des critères stricts et des exigences


Avec une population de plus de 11 millions d’habitants et autant de consommateurs potentiels répartis dans les territoires de la Sarre, de Rhénanie-Palatinat, de la Lorraine, du Grand-Duché du Luxembourg et de Wallonie, le potentiel est énorme. Avec ses volumes considérables de repas distribués quotidiennement, le secteur RHD constitue un levier important à l’échelle de la Grande Région. Mais approvisionner les acteurs de la RHD en produits locaux n’est pas si simple.


En effet, de nombreux défis organisationnels, techniques et opérationnels se posent: hautes exigences de la RHD en termes de diversité de produits, volumes, régularité d’approvisionnements, etc., constituent des challenges importants. Parallèlement, de leur côté les acteurs et les filières de l’agroalimentaire doivent répondre à des critères stricts fixés par AROMA concernant le mode de production.


« Toutes les conditions idéales de production, d'approvisionnement et de distribution ne peuvent jamais être totalement réunies pour des raisons de viabilité économique, techniques ou écologiques », souligne Jacques, « mais AROMA promeut une démarche de progrès qui permet aux producteurs de pouvoir continuellement améliorer leurs techniques de production. C’est en combinant tous ces efforts que nous pourrons atteindre l’autosuffisance alimentaire au sein de la Grande Région.»


Panier de pomme de terre biologiques
Copyright photo : Freepik.com

L’alimentation durable, défi majeur de notre siècle


Catastrophes naturelles, crise sanitaire du Covid-19, conflit en Ukraine, etc., les crises et les menaces qui s’annoncent nous obligent à repenser et réorienter notre système alimentaire. L’alimentation durable est l’un des défis majeurs du 21e siècle. A l’urgence d’agir, s’ajoute désormais un engouement de l’opinion publique pour « manger local », et qui donne encore plus de sens au projet AROMA. Mais la Grande Région dispose-t-elle de suffisamment de ressources pour couvrir les besoins en alimentation des bénéficiaires potentiels du projet ?


« Oui », affirme Jacques Mansuy, « les études menées dans le cadre du projet ont montré que les productions existent en quantité suffisante dans la Grande Région mais il manquait simplement des outils concrets pour rendre notre territoire transfrontalier plus coopératif. C’est ce que propose AROMA, en offrant un accompagnement, des outils et des formations adaptées pour ces acteurs clés.»


La mise en adéquation de l’offre et de la demande, l’organisation en filière ainsi que la coopération entre producteurs constituent des leviers pour construire un système alimentaire régional plus durable. Il n’existe actuellement aucun réseau transfrontalier de ce genre.


23 acteurs réunis pour la résilience alimentaire de nos régions


Après cinq années de travail de recherche et d’expérimentations, les 23 acteurs transfrontaliers du projet Interreg AROMA ont lancé officiellement le 29 mars 2022 la plateforme sous une forme plus concrète. Un site web sera mis en ligne à l’automne 2022. Son utilisation sera gratuite la première année, puis fonctionnera sur le modèle de l’adhésion payante. Les adhérents bénéficieront d’un accompagnement, de formations et d’outils adaptés pour se lancer dans leurs démarches.


Les expériences menées sur le terrain ont déjà livré des perspectives encourageantes, comme avec le dispositif « Paniers collèges » mené côté français avec Les Fermiers Lorrains pour permettre aux cantines scolaires d’accéder à une offre locale et régulière de produits lorrains. Viande, produits laitiers, fruits et légumes, pain, la plupart de ces produits sont issus de l’agriculture biologique. Le système - encouragé par la nouvelle législation française imposant que les repas servis dans les cantines publiques doivent comprendre au moins 50% de produits issus de l’approvisionnement local -s’est étendu progressivement dans d’autres collèges si bien qu’il dessert aujourd’hui 27 collèges sur l’ensemble du département de Meurthe-et-Moselle.


Comme quoi, avec de la volonté et les bons outils, la résilience alimentaire de nos régions peut devenir réalité.


www.aroma-interreg.eu

projetaroma@gmail.com


* prénoms fictifs inventés pour les besoins de l’histoire



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