top of page
Rechercher

Petit billet d’humeur à l’occasion de la Journée de la Terre Nourricière

Dernière mise à jour : 13 juin

Que faisais-tu le 22 avril ? Tu sais, ce jour consacré à la Terre ?

Moi, par le plus grand des hasards, je plantais un pommier resté bien trop longtemps dans son pot sur un coin de terrasse. Un arbre qui petit à petit s’’était accommodé du traitement que nous, humains, lui avions infligé. Au moment de sa mise au trou, nous avons créé tout un petit rituel (une de mes passions dans la vie, petit reliquat de ma formation d’anthropologue) pour lui donner toutes ses chances de réussite pour sa nouvelle vie. Mais je m’égare !


Je te demandais, donc, si tu avais vu passer cette journée ? Si toi aussi, entre ami.es, en famille, seul.e, tu avais fait quelque chose de particulier ?

J’ai pris un peu le temps de chercher ce qui avait été fait, ici et ailleurs, afin de célébrer cette journée. natur&emwelt, Greenpeace et CELL ont fait un petit clin d’œil à leurs abonné.es sur cette question. Ailleurs, chez nos voisins, j’ai surtout vu du greenwashing(1), du brandhiding(2), des invitations pour les gens à venir faire des tawashis(3) et semer de la ciboulette. Tous ces petits pas sont sympathiques, voire nécessaires car ils contribuent à une prise de conscience toujours plus grande des dangers auxquels nous nous exposons et surtout à sortir du fameux triangle de l’inaction(4). Mais, il faut quand même avouer que les propositions sont loin d’être à la hauteur !




Déjà, voyons ce que nous dit l’ONU, à l’origine de la promulgation de cette journée qui en est maintenant à sa 53ème édition (!) :


  • « La "Journée internationale de la Terre" est célébrée chaque année le 22 avril afin d'encourager chacun d'entre nous à rappeler comment la Terre fournit la vie et la subsistance.


  • L'expression « Terre nourricière » est couramment utilisée dans de nombreux pays et régions pour désigner la planète Terre. Elle illustre l'interdépendance qui existe entre l'être humain, les autres espèces vivantes et la planète sur laquelle nous vivons tous».



image by Matt Palmer

Cette journée c'est donc une occasion de réfléchir à notre relation la plus importante, celle que nous entretenons avec le vivant. Malgré notre extrême dépendance à l’air que nous respirons, à la terre qui nous nourrit, à l’environnement bétonné qui influe sur notre santé mentale et physique, l’être humain semble déterminé à détruire la planète à tout prix.



image by Evgeni Tcherkasski

Cette journée a aussi une autre spécificité, celle de mettre en avant la Pachamama, dont la figure, issue de la cosmologie andine, incarne à la fois la fertilité des bienfaits de la nature et le fléau des catastrophes écologiques pour ceux qui portent atteinte à l’harmonie du vivant.

Cette mise en avant est un rappel puissant de la sagesse, des connaissances et du sens de la conduite acquis de longue date par les peuples autochtones, qui assurent la bonne intendance de l’environnement depuis des millénaires et détiennent une grande partie des solutions aux crises mondiales du climat et de la biodiversité et dont il serait grand temps de nous inspirer.



L’écologie est aujourd’hui en vogue, mais elle devient risible lorsque Totalenergies souhaite un « Happy Earth Day » en vantant son portefeuille éolien et confine à l’absurde lorsque le gouvernement français invite les citoyen.nes à en faire plus pour le climat tout en réprimant violemment les mouvements écologiques qui se saissisent de ces questions. Avec cette popularité surfaite pour la protection de l’environnement a émergé une nouvelle mode qui nous dispense de réfléchir à des changements structurels et nous dédouane innocemment, car, après tout, nous utilisons du shampoing sec.



image by wirestock

Or, ce n’est que si et seulement si nous cultivons consciemment une mentalité, une structure et une stratégie de changement social abolissant les hiérarchies et excluant la domination, que nous atteindrons un nouvel équilibre entre l’humanité et la nature.


Plus que jamais, l’écologie doit prendre en compte l’écologie sociale (Murray Bookchin), c’est-à-dire envisager les problèmes écologiques comme découlant principalement de problèmes sociaux, notamment des différentes formes de hiérarchie et de domination, et cherche à les régler à travers le modèle d’une société adaptée au développement humain et à la biosphère.


image by jcomp

Alors, la meilleure façon de célébrer cette journée, c’est, peut-être, de se poser, de repenser ses relations avec chaque être vivant... Du gazon coupé avant que les œufs des insectes n’aient pu y éclore(5) , à l’animal qui a mis quelques années à se nourrir, probablement au soja, avant de finir dans notre assiette(6), en passant par nos vêtements(7). Mais pas que … chaque fois que nous choisissons de perpétuer un rapport de domination, que ce soit des femmes par les hommes, d’un groupe ethnique par un autre, d’une classe économique par une autre ou d’un peuple par une puissance néo-coloniale, nous abimons notre relation avec la nature.


Nous sommes de plus en plus nombreux.ses à nous inquiéter de l’état du monde, de ses dérives, tout en étant de plus en plus nombreux.se à nous y reconnecter, et à nous émerveiller de l’étendue de ses richesses. Nous sommes de plus en plus nombreux.ses à ne plus être d’accord, à agir nos rêves de mondes différents, à être le point de bascule.


  • Victor Hugo disait : « Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue ». Cette heure est-elle venue ? En tout cas il est moins une !

Soulevons-nous, pour la terre !


Si tu as envie de rencontrer d’autres personnes prêtes à se soulever, contacte-nous à organisation@cell.lu











143 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
Post: Blog2_Post
bottom of page